manifeste polétique
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malassila
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Ô manifestes polésiaques
Poésie naît d'un franc délire :
le désir de dé-lire un mondeOh ! et du besoin d'en chanter
les miracles les plus discretsLà, j'ai formé des arguties
que l'On n'enseigne pas d'IciEt, d'humilités z'en facondes
du bonheur au plus sombre empireSe mêle de nous rameuter
la poussière jusqu'au palaisIci vient tomber la cravate
et Là s'en dore la patateAh ! Tu vois ce que je viens dire..
...comme la parole est féconde...Qu'en feras-tu ? Je n'en sais rien
(il faut bien promener son Chien)Une pensée s'ouvre ici-bas
quand, là-haut, tremble un Au-delàEh ! C'est du beurre à la seconde
que d'y être au plaisir de lireSans rire, cent rir's vagabondent
pour un pleur nu rendu à l'ondetiniak ©2018 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
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Ursule, las...
À la queue-leu-leu, les trains-trainspour le transport des lieux-communsvers leurs stations inamoviblespourquoi donc y suis-je sensible ?puisque je ne m’y sens pas bienallant et venant mon cheminjamais autrement qu’à l’encontreou pour n’y voir briller qu’un cent de molles montresAh, le chouchou de sa nana… !(où minuscule s’imposa)La main déjà moins conquéranteretombe sur l’épaule en pentequand son front d’Icelle fourbitun reproche dans les sourcilsavant de soupirer un peuen le laissant lui patouiller quelques cheveuxAntinomiques mitoyensau demeurant tous citoyenssuperbement indifférentsmais feignant leur détachementvoisins, voisines, se la toisentou se dégorgent la bourgeoiseen postures bien policéesclaquant plus fort le sol d’un talon aiguiséAu théâtre des afflictions- versets dus aux contributionscomme noisette d’écureuil,tremble en paume le portefeuillequand il faut solder les agapesarrosé le rang de Satrapesqui promettaient tant – et de belles !avant de s’en retourner pronto vers CybèleAh, jeunesse ! toi qui me tuespar tes festins inattendus(je dis bien celle-là qui passeavec ses rires dégueulasses)je n’ai qu’un souhait à formuler :que tu n’aies jamais le regretd’avoir descendu l’alambicfumant ton mobile fumoir électroniqueBon, pour ce soir, cela suffit…Je m’en retourne en PoLésiepeut-être y trouverai-je encorel’heur de grimper un météorepuisque je répugne au carnages’il n’est plus à mon avantage(où je reste seul et m’égaredans les allées et les venues des trains en gare...)J’aime autant que mon quotidiensoit fait d’abois parmi les chiensJe préfère à la servitudede fraternelles rectitudesJe profite et je goûte mieuxles discours muets dans les yeuxJe savoure que le temps fuiedevant l’éternel Aujourd’huiEt quand d’autres se font la coursemais quel plaisir que de revêtir ma peau d’ours !tiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesKpour un Impromptu Littéraire - tiki#226Illustration : "Promenade bourgeoise", Charles PHILIPON. -
Langue de bois
Au long des feuillets, gouttez, Millénaires...
Densité de l'aire, un chœur en foret
frêle sous vos pieds, sonde les ombrages
La terre et son âge ont le vain mauvaisUne magie noire aux doigts effilés
lisse une peignée de sa main d'ivoire
à l'orée du soir étouffant le jour
d'un semblant d'amour mâtiné d'espoirRisée, vole un peu de l'humilité
à l'or embué de lourds aromates
qui traînent savate à l'heur attendu
puisque tout s'est tu dans l'heure adéquateArbres, mille mots vous tombent des bras
J'en baigne mon Ka, goutte à goutte d'eau
tombées de si haut que mon Rêve-Sang
fond de but en blanc sur mon corozotiniak ©2013 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
Librement inspiré d'une fantaisie de Janeczka Dabrowski -
big bang ballade
Puisque la nuit, traînant les pieds, tardait à regagner de son aube mollette le confort attendu, je décidai de m'occuper de ta coiffure.
Dans la cuisine, je tirai par son cou flexible le robinet niché dans le plafond moussu. Je remplis un broc d'eau fraîche et revins vers le fauteuil à oreilles où tu t'affairais à élaborer des stratagèmes dans une autre dimension - peut-être en ramènerais-tu quelque chose de beau, comme hier.Je défis, de ta nuque, le nœud maintenant le fichu qui le serait bientôt complètement - tu m'avais dit le tenir de ta mère, ne t'en séparais guère qu’avec un regret crispé sur les tempes et l’invariable grognement qui dit que tu te fâches. L'herbe rouge de tes cheveux ainsi libérée, je l'arrosai d'un filet d'eau; jaunie par le revêtement intérieur de la plomberie, cette eau dansant, ça faisait de l'or liquide dans l'air contrit. Tu te réveilleras rousse, comme promis.
J'entendis les gros sabots de la nuit annoncer son retour dans les ordres. Je soufflai la bougie. Il y eut un suspens de l'obscurité dans une autre lumière, inconnue de mes yeux, qui s'en émerveillaient. J'aurais voulu te réveiller, mais j'avais peur de t'arracher à quelque découverte fondamentale. Aussi, je m'assis dans la main du bras du canapé en gardant cet instant contre moi, bien serré, pour te l'offrir à ton réveil.
D’une main engourdie, j’inscrivis sur la cuisse de mon pantalongraphe des mots que je pense avoir lu sans avoir jamais pu, même su ni voulu, (pourquoi ?) en oublier jusqu’à la parenthèse : Un jour. Il y aura autre chose que le jour. Une chose plus franche, que l'on appellera le Jodel (Boris VIAN).
C’était pas l’ jour. C’était encore sa vibrante promesse.Il montait, de loin dans la rue, des rans et de pas de tambours qui annonçaient un événement singulier. Lequel ? Ça, je n’en avais pas idée. L’attention portée à la mise en scène du petit-déjeuner, je distinguais vaguement, cet état de fête.Une mouche, rescapée de l’hiver, résistant au possible et que je ne parvenais pas à convaincre d’aller voir ailleurs si les oreilles étaient moins sensibles, me piqua. J’entrai en inspiration rigoureuse, avec quelques paronomases au bord de l’asyndète et entrepris de ravager le salon, de belle façon, afin que ta surprise soit complète – comme tu l’exigeais, chaque jour, avec douceur mais fermeté; quand tu te réveillerais, ta rousse blondeur bien coiffée de la veille.Et tu te réveillas.Il faut dire que dans la rue, en bas, ça tapait fort. Aux rans se mêlaient des ahans. Des sifflets suraigus se le faisaient couper par de secs claquements de fouets. Le bitume souffrait mal qu’on lui raclât le dos avec tant d’insistance (mais avec je ne savais quoi… pas encore). Et puis, il y avait la masse laborieuse, pas fâchée de l’animation, qui s’émoustillait le quotidien en y allant de ses clameurs, harangues, interjections futiles, enfin tout ce qui lui permettait de s’époumoner proprement, dès matin.Tu sortis de la chambre, sans relever le joyeux carnage du salon et vins droit à la cuisine t’asseoir devant ton bol de cornichons. C’était pas l’ jour… J’étais, toutefois, pour te le souhaiter bon, quand tu lâchas, grognon mais sans fureur : « c’est quoi, c’ bordel ? »Tu te levas, te dirigeas vers les fenêtres donnant sur la rue en traînant les pieds à travers le salon, d’où tu me lanças un gentil « Oh, c’est gentil, ça ! Merci mon chéri, tu as fait un beau carnage ». Gentil ? Bon, va pour…Entre les rideaux écartés, tu t’exclamas par-dessus ton épaule gentiment découverte :« - Ah, bah oui ! Viens voir !- Que se passe-t-il ?- Bah, viens je te dis. Viens voir ! »J’obtempérai, jetant au passage un coup d’œil au calendrier qui ne me renseigna guère, à première vue.Parvenu à ta hauteur, dans l’encadrement de la fenêtre sans tain, je vis un cortège de jeunes femmes, habillées à la diable ou à la franche rigolade, ou en nuisette, ou en tout ce qui avait pu leur passer par la tête. Elles traînaient, plutôt tiraient comme des bêtes de somme, le mobilier volumineux de leur literie, défaite, parfois excessivement, qu’elles avaient encombrées d’attributs singuliers… de la peluche au godemiché, pour dire.Toi, tu applaudissais. Une gamine devant un nouveau jeu ! Tu répétais en rythme – et ça swinguait pas mal : « C’est les Catherinet-teu ! Les Catherinett’s ! C’est les Catherinet-teu ! »J’observai alors que toutes ces jeunes femmes étaient très variablement coiffées de chapeaux, plus fantasques les uns que les autres. Peu enclin aux dégradations volontaires, je poussai un soupir. Je t’aurais bien servi quelque charitable discours, mais, je le sentais depuis quelque temps : c’était pas l’jour… Le Jodel attendrait un peu. Un bon peu, même… Et puis, tu te tournas vers moi et dis : « c’est heureux comme on s’aime ».tiniak ©2013 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
1ère partie écrite pour un Impromptu Littéraire - tiki#184
2nde partie écrite pour un Impromptu Littéraire - tiki#199